La vengeance des mères – Jim Fergus

Ce deuxième volet de la trilogie de Jim Fergus, La Vengeance des mères, reprend l’histoire là où s’achevait Mille femmes blanches. Nous sommes en février 1875, juste après le massacre sanglant du camp cheyenne dirigé par Little Wolf.

Cette fois, Margaret et Suzanne Kelly, deux sœurs irlandaises au tempérament bien trempé, venues de Chicago, portent le récit. Elles y confient leur vécu et leurs tourments suite à la mort de leurs enfants. S’y ajoute le témoignage de Molly McGill, une femme de la seconde vague du programme gouvernemental d’échange, consistant à envoyer des femmes blanches vivre parmi les Cheyennes pour les « civiliser » par le mariage. Le livre se termine à la bataille de Rosebud, survenant quelques jours avant celle de Little Big Horn, offrant aux lecteurs un éclairage nouveau sur l’escalade des tensions entre les tribus amérindiennes et l’armée américaine.

Transmission des carnets

Dans le premier tome, c’est Will, le petit-fils de May Dodd, qui récupère les carnets directement dans la réserve de Pine Ridge, venant d’une de ses cousines. Dans ce deuxième tome, vingt ans plus tard, c’est au tour de la descendante de Molly McGill de transmettre les carnets de Margaret et Molly à JW Dodd, le fils de Will. Fasciné par cette histoire méconnue, JW retourne dans la réserve pour discuter avec cette descendante et tenter d’obtenir la suite du récit, qui s’interrompre brutalement à la fin du livre.

Thèmes principaux

Ce tome explore la vengeance de ces mères face aux meutres de leurs enfants, leur adaptation et leur survie à la culture cheyenne en temps de guerre, leur solidarité et leur courage et surtout leur volonté farouche de résister et de survivre.

Expérience de lecture

J’ai rapidement plongé dans l’histoire et j’ai été confrontée au vécu intense des personnages. Le ton direct et émouvant de Meggie, de part son manque d’éducation littéraire, a rendu son récit particulièrement poignant. Les émotions que j’ai ressenties à travers ses mots sont intenses et authentiques, ce qui ajoute une dimension humaine profonde à l’histoire.

Le parcours de Molly

Quant à Molly, son parcours m’a aussi fascinée. Passant du statut de victime/prisonnière à celui d’alliée au sein de la tribu cheyenne, elle découvre ce nouveau monde avec une ouverture d’esprit intense. Alors que nous avions vu le premier groupe s’adapter progressivement à leur nouveau monde, Molly et ses compagnes de voyage affrontent immédiatement les drames vécus par les tribus amérindiennes. D’abord, les Lakotas les capturent, puis Hawk les emmène dans le camp de Little Wolf, où elles apprennent à vivre selon les coutumes tribales. Les rares moments de répit entre chaque déplacement pour fuir l’armée américaine ne leur laissent guère de temps pour souffler. Pourtant, Molly s’intègre parfaitement à sa nouvelle famille.

Résilience et humanité

L’histoire est dure, souvent bouleversante, mais toujours profondément humaine. Les personnages féminins qui sont au coeur de ces récits font preuve d’une résilience et d’une détermination remarquables. Elles montrent rarement leur peur sachant rapidement que chaque jour peut être le dernier. Je me suis replongée dans l’histoire des amérindiens avec un mélange de plaisir et d’amertume, consciente en partie de tout ce qu’ils ont perdu. Jim Fergus réussit à dépeindre la vie et les valeurs du peuple cheyenne avec beaucoup de respect.

Conclusion

Une lecture marquante, bouleversante, que je recommande vivement à celles et ceux qui ont aimé Mille femmes blanches.

Citations

Les Indiens se déplacent comme le vent, plus légers que la brise, en faisant moins de bruit que les feuilles dans les arbres, avec la grâce naturelle des esprits.

Si tous les hommes sont des guerriers à qui on enseigne dès l’enfance qu’il n’est pas de mort plus noble et plus glorieuse que sur le champ de bataille, alors leurs femmes ne sont que des ventres, destinés à mettre au monde de nouvelles troupes de guerriers qui grandiront pour tuer et se faire tuer, génération après génération. Pour simple qu’il paraît, le court récit de Pretty Nose résume l’histoire entière de la race humaine?

Ils massacrent des animaux sauvages pour mettre leurs vaches à la place… exactement comme ils massacrent les sauvages tout court pour s’installer eux-mêmes.

Inévitablement, la tribu compte des hommes moins doués, moins courageux, ou qui ont simplement moins de chance et mènent avec leur famille une existence plus modeste. C’est un modèle de société finalement pas si différent du nôtre. Il est simplement beaucoup plus primitif.
Cependant, les plus riches prennent soin des moins favorisés. Ils accueillent ou soutiennent les familles des guerriers morts au combat, entretiennent des vieillards et les infirmes.

Corrections et amélioration des textes par IA

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