Un mariage au bord de l’eau – Jenny Colgan

Ce cinquième tome de la série « Au bord de l’eau » offre une dernière plongée dans la vie des habitants de l’île écossaise fictive de Mure.

Résumé

Flora, héroïne des précédents volumes, prépare son mariage avec Joël. Mais leurs visions du grand jour divergent, semant doutes et tensions. De son côté, Olivia, la soeur de Jan, veut impressionner sa riche belle-famille et décide de célébrer son union sur l’île malgré vingt ans d’absence. Ses retrouvailles forcées avec sa soeur créent des étincelles et ajoute un souci supplémentaire à Flora, puisque la date retenue par Olivia coïncide avec la sienne. Enfin Lorna aimerait bien que les choses bougent un peu plus avec Saïf, elle rêve de vitre au grand jour son amour, mais de nombreux obstacles se dressent encore devant eux.

Un roman qui explore les contrastes entre amour intime et fête grandiose, entre désir personnel et attentes familiales.

Mon avis

Deux visions du mariage

Ce volume aborde enfin le mariage entre Flora et Joël, attendu depuis longtemps. Tout le monde espère être invité, mais Joël est mal à l’aise avec la foule et préfère une cérémonie intime. Flora comprend son point de vue ; pourtant, face au faste du mariage d’Olivia, elle espère, elle aussi, montrer son bonheur à la communauté. Le roman oppose ainsi deux visions du mariage : intime et mondanité, simplicité et faste. En parallèle, Lorna rêve également de pouvoir afficher son amour au grand jour, mais pour elle, le mariage reste encore lointain.

Flora et Joël

Flora donne toujours l’impression d’être dépassée par les événements. Elle a su s’affirmer depuis qu’elle a repris la Seaside Kitchen et le Rock, mais elle peine à exprimer clairement ses désirs par peur de blesser son fiancé. Elle comprend Joël, mais leurs discussions sont souvent difficiles. De son côté, Joël reste marqué par son enfance sans famille ni véritable sentiment de communauté. Cela le freine et révèle une fois de plus son manque de confiance en lui. Cela m’a agacée : je n’arrive pas à apprécier ce personnage.

Olivia ou la déesse de l’île

Olivia apparait volontairement caricaturale dans son désir d’impressionner. Elle n’est pas responsable de sa beauté ni des réactions qu’elle suscite, mais elle a appris à en tirer parti. Au fond, elle n’est pas aussi superficielle, mais son univers mondain la pousse à faire de ce mariage une vitrine sociale. J’ai trouvé intéressant que ce faste soit en réalité une fuite contre l’anonymat qui la menace. Anthony, quant à lui, est fantomatique. Peu impliqué, il laisse Olivia décider de l’organisation, pendant que l’argent sert de monnaie d’échange et de contrainte sous l’œil de sa mère. Au final, il réapparaît comme dans un conte de fées pour épouser sa bien-aimée, bien que le blocage financier les oblige à se débrouiller seuls.

Lorna et Saïf

Entre ces deux histoires, on retrouve Lorna. Son amour pour Saïf est réciproque mais leur relation doit rester secrète en raison des contraintes imposées par sa situation, les empêchant de montrer leur affection au grand jour. Saïf doit constituer un dossier pour obtenir un séjour permanent au Royaume-Uni, mais hésite, nostalgique de son pays d’origine. Il resterait pour la sécurité de ses enfants et pour Lorna, mais lorsque ses enfants insistent pour retrouver leur mère en Syrie, il choisit de se sacrifier pour leur bonheur, sachant qu’il ne pourrait plus revenir. C’est sans doute l’intrigue la plus poignante du roman.

Le style de Colgan

L’écriture de Jenny Colgan est toujours plaisante. Sa manière de décrire l’île et ses habitants donne envie de faire partie de cette communauté soudée. Bien sûr, les tensions sont présentes, mais l’accueil des étrangers et leur intégration dans la vie de l’île les atténuent, comme le comprend Joël après le sauvetage en mer et les adieux émouvants accompagnés des cadeaux offerts à Saïf et ses enfants par les habitants. Cela contraste fortement avec notre monde contemparain, où la méfiance et le rejet des réfugiés ou des nouveaux venus restent fréquents.

Le roman montre comment solidarité et ouverture permettent de dépasser différences culturelles et sociales, ce qui rend l’ambiance réconfortante et humaniste.

Mes scènes marquantes

J’ai particulièrement aimé l’enterrement de vie de jeune fille : des invitées issues d’horizons différents réussissent à s’entendre et à s’amuser ensemble. Les différences s’effacent le temps de la fête, et l’ambiance de complicité est réussie.

À l’inverse, le traitement de Douglas m’a choquée : le qualifier d’« idiot » parce qu’il ne marche pas à neuf mois m’a profondément déplu et semblé excessif. Les parents ne réagissent pas et surenchérissent, reflétant certains discours encore présents dans la société, contraste avec le ton général bienveillant du roman.

Conclusion

Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce dernier tome à la fois touchant et divertissant, mêlant émotions et légèreté tout en explorant différents types de relations et de mariages. Même si certaines intrigues restent prévisibles, notamment le mariage d’Olivia et sa conclusion, j’ai apprécié retrouver les habitants de l’île et leurs histoires attachantes.

Pour en savoir plus

🔗 Mon article sur les tomes précédents

🔗 Site officiel de Jenny Colgan

Références bibliographiques

  • Titre original : An island wedding
  • Date de publication : 2023, Editions Prisma (édition française)

Corrections et amélioration des textes par IA

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