Résumé
Pour ce long-métrage consacré à Sarah Bernhardt, Guillaume Nicloux nous livre une interprétation à la fois romancée et subtile de la vie de l’actrice. Le film met en lumière deux périodes charnières de son existence.
Il s’ouvre sur son opération de la jambe en 1916, révélant une Sarah Bernhardt combative et spirituelle, qui se confie à Sacha Guitry sur son passé glorieux. Elle évoque notamment sa relation amoureuse et complexe avec Lucien, le père de Sacha, ainsi que ses amours libres, mais surtout sa journée tumultueuse de décembre 1896, lors de son Jubilée, où elle régnait au sommet de sa carrière.
Mon avis
Je suis allée voir ce film pour le personnage. Je connaissais Sarah Bernhardt comme la plus grande actrice du début du XXe siècle, mais sans plus. J’ai découvert que l’essentiel de sa carrière s’était déroulé durant le dernier quart du XIXe siècle. Le film se concentre principalement sur sa relation avec Lucien Guitry, père de Sacha, à qui Sarah raconte l’incident qui a mis fin à leur idylle, tout en entretenant une relation privilégiée avec Sacha, son filleul.
À travers des décors somptueux et des costumes éblouissants, nous suivons Sarah Bernhardt évoluer dans son univers. Femme indépendante, combattive et féministe avant l’heure, elle impose sa force dans un milieu profondément patriarcal, tout en révélant une sensibilité et des failles touchantes. Sans jamais renier ses excentricités ni ses relations amoureuses, nous la voyons entourée de ses anciens et nouveaux amants, devenus amis, qu’il s’agisse d’Émile Zola ou d’Edmond Rostand. Pourtant, son cœur reste fidèle à Lucien Guitry.
Sandrine Kiberlain offre une interprétation magistrale de Sarah Bernhardt, capturant toute la complexité du personnage. Bien que le film nous montre l’actrice répéter, essayer des costumes et discuter de la mise en scène, il ne nous la révèle jamais sur les planches. Malgré son caractère fantasque pour l’époque, elle est entourée d’ami(e)s qui ne l’abandonnent pas, même lorsqu’elle doit subir l’amputation d’une jambe.
Laurent Lafitte, dans le rôle de Lucien Guitry, reste en retrait face à Kiberlain, comme on peut l’imaginer dans leur vie réelle pour Guitry et Bernhardt. Ce film, riche en personnages et en détails historiques, constitue un pan incontournable de la culture française. Il s’achève sur des images d’archives de Sarah Bernhardt, tournées par Sacha Guitry en 1915 pour son film « Ceux de chez nous« .
Je ne me suis pas ennuyée dans le film, parfois étonnée tout en restant attirée par ce personnage qui mérite peut-être une plus grande reconnaissance pour avoir été une des premières grandes stars, idoles même de son époque.
J’en ai profité pour acheter son autobiographie afin de mieux la découvrir.
Fiche d’identité
Titre original : Sarah Bernhardt, La Divine
Réalisation : Guillaume Nicloux
Scénario : Guillaume Nicloux et Nathalie Leuthreau
Musique : Reynaldo Hahn
Acteurs principaux : Sandrine Kiberlain (Sarah Bernhardt), Laurent Lafitte (Lucien Guitry), Amira Casar (Louise Abbéma)
Sortie : 2024
Pays : France