11/08/2018

Une journée à arpenter Kyoto, entre l’éclat doré du château de Nijo, les étals colorés de Teramachi et la mélancolie poétique de la Promenade des Philosophes. Un pas après l’autre, Kyoto se dévoile, entre rencontres inattendues et fatigue joyeuse.
Réveil sur tatamis
La première nuit à Kyoto est une initiation : des futons minces, un dos qui s’interroge, et cette enseigne lumineuse devant la fenêtre qui refuse de s’éteindre avant 2 heures du matin. « Demain, notre dos nous en voudra-t-il ? » On croise les doigts, on s’étire, et contre toute attente, le corps semble pardonner. Pour l’instant.
Le rituel du petit-déjeuner s’impose. Un cappuccino pour Thomas, glané dans une galerie marchande du quartier, et nous voilà prêts à affronter la journée.



Nijo, l’écrin doré
Direction le château de Nijo, un mot qui résume tout : magnifique. Les murs dorés, les jardins méticuleux, les couloirs qui chuchotent l’histoire des shoguns. Cent photos plus tard (et un choix cornélien pour n’en garder que quelques-unes), on réalise notre chance : l’interdiction de photographier l’intérieur du palais nous force à graver ces images dans nos mémoires.
Une exposition de kimonos, tissés à Kyoto, ajoute une touche de soie à la visite. Et puis, ces cerisiers tardifs, accrochés à leurs dernières fleurs comme pour nous offrir un adieu printanier.





Métro, marches et mystères
Le métro nous avale, puis nous recrache dans ses escaliers aux motifs étranges – « Regardez bien la photo des escaliers, devinez pourquoi ces marches sont si particulières. » (Spoiler : on n’a toujours pas la réponse.)
L’estomac crie famine. Aujourd’hui, ce sera du poisson. Frais, simple, comme un hommage à la mer qui n’est pas si loin.




Teramachi et Kawaramachi : le Kyoto marchan

Deux rues, deux artères battantes : Teramachi et Kawaramachi, couvertes, bruyantes, gorgées de boutiques. On frôle le marché de Nishiki sans s’y attarder (une autre fois, peut-être).
Puis, surprise : une voix en français nous interpelle devant une échoppe de blousons au décor envoûtant. Sandro et Wajiihah, nos amis croisés par hasard à Asakusa et ici à Kyoto, achèvent leur périple japonais. « Bon retour, et bon courage pour le décalage ! »

Autour de nous, les temples pointent leurs toits entre les enseignes, les jardins s’offrent en éclats de verdure. Kyoto est un mélange de sacré et de quotidien, où chaque pas révèle une pagode ou un étal de takoyaki.
La Promenade des Philosophes, ou l’art de marcher sous la pluie

Le bus nous dépose au nord du chemin des Philosophes, et c’est là que le piège se referme : notre pass métro ne couvre pas les bus. « Tant pis, on fera le trajet à pied. » Mauvais calcul. Les pieds protestent, le ciel, clément toute la journée, se met soudain à pleurer.
17 heures, la nuit tombe, les appareils photo rentrent dans les sacs – « Plus de lumière, plus de photos… sauf avec le téléphone, ce traître qui capte encore les ombres. »
Pourtant, la magie opère. Les lanternes s’allument le long du canal, les érables se reflètent dans l’eau noire. On avance, fourbus mais heureux, comme si chaque pas écrasait un peu plus nos doutes : oui, Kyoto vaut bien quelques ampoules.






Retour à l’auberge : l’okonomiyaki de la rédemption

Plus la force de chercher un restaurant. Alors on dîne sur place, et je goûte enfin à l’okonomiyaki façon Kyoto – cette galette savoureuse, mi-sucrée mi-salée, qui réchauffe les corps et les âmes.
Demain, ce sera Uji, la cité du thé.
Encore une belle journée de découvertes!
Attends celle d’aujourd’hui 👍