Ducasse d’Ath 2025

La Ducasse est à nouveau là. Chaque 4e week end d’août, c’est l’effervescence à Ath. Les géants sortent pour danser toute la journée pour le plaisir des petits et des grands.

Vendredi : Brûlage des marronnes

Tout commence le vendredi soir. À la veille de son mariage, les Athois brûlent les marronnes de Goliath, lors d’un enterrement de vie de garçon haut en couleurs.

Ces énormes pantalons de paille, remplis de pétards, sont d’abord amenés sur la Grand-Place. Ensuite, à bout de bras, la foule les porte en cortège jusqu’à l’Esplanade.

Là, devant un public rassemblé et bruyant, les marronnes s’embrasent dans une explosion de flammes et de crépitements. Le spectacle marque le lancement officieux de la Ducasse d’Ath.

Cette tradition, née vers 1986, s’est imposée au fil des années comme un moment incontournable de la fête.

Samedi, que le fête commence

À midi, les cloches de l’église de Saint-Julien résonnent à toute volée. Elles marquent officiellement le coup d’envoi de la Ducasse et, avec elles, la ville entière entre en fête.

Les vêpres

Dans l’après-midi, les géants quittent l’hôtel de ville en cortège pour rejoindre l’église. Ils y assistent à leur cérémonie de mariage, un moment à la fois solennel et populaire. Le prêtre mêle habilement le rituel religieux à des anecdotes humoristiques, souvent piquantes, sur la vie politique locale. Il s’exprime volontiers en patois, ce qui amuse toujours l’assemblée.

Je suis les vêpres de loin, grâce à la retransmission en direct sur NoTélé. Une fois la messe terminée, tout se déplace vers la Grand-Place. Alors, je me mets en route, vingt minutes de marche avant d’y arriver. Pourtant, j’arrive encore trop tôt.

Le combat

Sur la Grand-Place, la foule est déjà compacte. Se frayer un chemin pour trouver une bonne place est un parcours du combattant. Mais ce n’est pas ce que je cherche. Ce qui m’importe, c’est l’attente, cette tension partagée, l’excitation de la foule rassemblée.

Quand les géants apparaissent, l’ambiance se transforme. David se place face à Goliath. Tous deux échangent leur boniment, comme deux adversaires prêts à s’affronter. Le silence tombe. Chacun retient son souffle.

Alors, l’enfant lance sa balle de fronde. Elle atteint le trou du masque de Goliath, celui par lequel le porteur regarde. La foule explose : cris, sifflets, applaudissements. Des frissons me parcourent. Cette liesse est indescriptible. Mais si la balle rate sa cible, c’est un silence pesant qui envahit la place. Cette année, David a réussi. La ville est protégée pour l’année à venir.

🎥 Le boniment et le combat

Porté en triomphe, il monte jusqu’au balcon de l’hôtel de ville. Peu après, Monsieur et Madame Goliath se préparent à danser leur chanson traditionnelle : le Grand Gouyasse. C’est le moment où la fête atteint son sommet.

Dimanche, les géants dansent

À 7h30, c’est déjà l’effervescence à la maison. Nous nous habillons aux couleurs de la ville : jaune, blanc et violet. Quelques traits de peinture sur le visage, un peu de crème solaire, un chapeau, de l’eau, et nous voilà parties à pied. Direction le pont du Gâdre, un des points stratégiques, où nous attendrons avec patience le début du cortège.

Premiers spectacles

Pour soulager nos pieds et nos dos, nous avons pris de petits tabourets en tissu. Une première fanfare passe, entraînante, puis le diable à pied surgit, toujours impressionnant avec son allure sombre. Ce n’est qu’une mise en bouche avant 9h30, l’heure du grand départ. Il fait encore un peu frisquet, malgré un ciel déjà bleu et un soleil qui perce derrière les maisons.

Le cortège

L’attente se poursuit. Nous guettons la fanfare des pompiers, toujours très applaudie. Au loin, l’Aigle apparaît et danse majestueusement. Il est temps de se lever et de replier nos sièges : le cortège commence vraiment.

Jusque 13h30, parfois plus, nous assistons au passage des géants en chantant, portés par leurs musiques traditionnelles. Le cortège s’ouvre avec l’Aigle, puis Samson, Ambiorix, Mademoiselle Victoire, le cheval Bayard et ses quatre cavaliers, avant de se conclure par Monsieur et Madame Goliath.

(Petite anecdote : dans mon cœur, l’ordre n’est pas le même. Mes préférés, du plus cher au moins cher, sont Ambiorix, Bayard, Mademoiselle Victoire, Samson, l’Aigle, et enfin Goliath et sa Dame. La preuve : ma deuxième vidéo contient beaucoup plus d’images d’Ambiorix que des autres…)

🎥 Le cortège – 1re partie

🎥 Le cortège – 2e partie

Pause repas et retour à la maison

Quand Monsieur et Madame passent enfin, nous quittons le cortège pour rejoindre la cour de l’école. C’est là que les chevaux des chars viennent se désaltérer et manger avant de repartir pour l’après-midi. Comme ils ne sont pas encore arrivés, nous filons vers la Grand-Place pour savourer un cornet de frites bien mérité.

Je laisse ensuite les filles continuer leurs découvertes et leurs rires, tandis que je rentre tranquillement à la maison. C’est l’occasion de commencer à monter les petites vidéos du matin. Elles reviendront vers 20h, les bras chargés d’un beau paquet de croustillons encore chauds.

La Ducasse, c’est aussi ça : un week-end de fête où les repas sont loin d’être équilibrés… mais toujours délicieux.

🎥 Les moments forts du week end (NoTele)

Lundi, dernier jour de sortie des géants

Les géants dans la ville

Dès 9h, les géants partent à la rencontre des Athois, parcourant les rues pour visiter les personnes âgées ou à mobilité réduite. Accompagnés par leur fanfare, ils apportent un peu de magie à ceux qui ne peuvent se déplacer.

Les mini-géants et la montgolfière

Vers 16h, sur l’Esplanade, les enfants sortent les mini-géants, puis la fanfare de Moulbaix joue en attendant l’arrivée de la montgolfière.

Ambiorix et son dernier hommage

C’est là que je commence ma journée. Après un petit verre chez Arthur’s et une portion de frites, nous suivons Ambiorix qui entame son retour vers le hangar où il passera sa dernière nuit avant d’être démonté. Cet adieu aux géants est un moment précieux, les émotions sont à leur comble.

Pour nous, habitants sans lien avec les groupes de porteurs ou la fanfare, c’est l’occasion de nous approcher au plus près.

Ambiorix est le premier à franchir le seuil. Il danse sans fin avant de pénétrer le hangar. Les porteurs permettent aux spectateurs de les suivre à l’intérieur. Les musiciens jouent sans relâche, les jupes du géant s’envolent au rythme des valses et des airs traditionnelles. Les larmes brillent dans les yeux mais ne coulent pas. Je lève les miens vers sa tête ou vers les porteurs qui donnent leur dernière énergie.

Madame, l’aigle et Goliath

Puis vient Madame. L’ambiance s’apaise. Il est temps de dire un dernier au revoir à Ambiorix, puis de laisser les porteurs rendre hommage à leur géante. L’Aigle, troisième à rejoindre sa place, danse devant la caserne des pompiers avant de se poser à son tour. Ensuite, Goliath, sobre et calme, les suit.

Victoire, la demoiselle tant attendue

Alors, l’attente s’installe : les porteurs et la fanfare de Victoire prennent leur temps. Samson, lui, se fait désirer. Quand enfin notre demoiselle arrive, les pièces pleuvent sur sa couronne. Celles qui retombent sont relancées, d’un côté à l’autre. Nous frappons dans nos mains, chantons le Connemara et d’autres airs populaires. La fanfare se disperse.

Samson et le dernier salut

Enfin, Samson apparait. Il nous offre quelques danses, puis s’immobilise une minute devant la stèle des pompiers victimes de la catastrophe de Ghislenghien en 2004. Un dernier salut à ses musiciens et il s’éloigne.

Au revoir

Il est 23h. L’heure de rentrer.

La Ducasse s’achève le 8 septembre, avec le concert de la fanfare de Lorette (celle de Victoire) suivi d’un feu d’artifice qui illuminera le ciel d’Ath. Mais ce n’est qu’un au revoir… A l’année prochaine !

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