
Ce récit nous plonge dans le récit de May et Chance après leur départ de la tribu de Little Wolf et Pretty Nose. Tandis que Lady Ann retourne directement en Angleterre, May et Chance en compagnie de Martha décident de rejoindre Chicago.
Un retour vers le passé
May a confié sa petite fille Wren (Little Bird) à son père, Little Wolf. Accompagnée de Chance, elle entreprend un long voyage à travers les États pour retrouver Chicago, ville de son passé qu’elle n’a jamais oublié. La société la croit morte depuis l’année précédente, ce qui lui offre une opportunité unique : choisir un nouveau nom et recommencer une nouvelle vie.
Les pièges de la société blanche
Lorsque son père découvre qu’elle est vivante, il tente de la faire interner à nouveau. Grâce à Chance et aux amis rencontrés durant leur voyage, May parvient à s’échapper avec son mari. Pourtant, cette fuite ne peut s’envisager sans les enfants que son père lui a retirés et qu’elle espère retrouver. Après une confrontation houleuse où elle parvient à expliquer les raisons de sa disparition à sa mère et à sa soeur, May et Chance se dirigent vers l’Ouest, plus précisément au Texas, région d’origine de Chance. Ce dernier lui raconte à son tour son passé difficile.
Une nouvelle vie sous le chapiteau
Leur route croise celle de Buffalo Bill qui leur propose un travail : dresseur et comédien pour Chance, scénariste pour May. Bien que réticents face à la manière dont Buffalo Bill dépeint les guerres de la Frontière, ils acceptent, espérant pouvoir influencer les mentalités.
Un récit centré sur May
Ce volume est le 4e de la série de Mille femmes blanches. Il se concentre principalement sur May, dont nous décocuvrons les écrits à travers ses carnets. Elle y relate plusieurs moments poignants. , comme celui où elle parvient à faire avouer à son père les sévices qu’il lui a infligés, ou encore lorsqu’elle retrouve Little Wolf dans une réserve, réduit à la pauvreté et à la faim, et récupère sa fille.
Le déclin des nations amérindiennes
Le roman dépeint avec justesse la situation désespérée des tribus amérindiennes, parquées dans des réserves stériles, sans gibier ni terres cultivables. Ces nations autrefois riches et fières se retrouvent réduites à la pauvreté, mais conservent malgré tout leur dignité et leur volonté de résister.
Des interrogations persistantes
Je suis restée perplexe, particulièrement concernant le destin des descendants de May. Dans les précédents volumes, JW Dodd, son descendant, semblait ignorer tout de son histoire, croyant qu’elle avait disparu dans l’Ouest. Pourtant, ce tome révèle que May a récupéré ses enfants et vécu en France avec eux. Plusieurs questions demeurent sans réponse :
- Combien de temps May a-t-elle vécu en France avec sa famille ?
- Comment Wren, qui a passé une dizaine d’années en Occident, est-elle retournée vivre parmi son peuple ?
- Pourquoi cette histoire familiale, connue de nombreux membres, est-elle restée secrète si longtemps ?
- Les descendants de May sont-ils restés définitivement en France ou sont-ils retournés aux États-Unis ?
- Leur immigration est-elle liée aux guerres mondiales, survenues bien plus tard ?
Un playdoyer pour les Amérindiens
Malgré ces zones d’ombre, le livre reste un vibrant plaidoyer pour les peuples amérindiens. Il leur redonne une humanité que beaucoup leur refusent, comme le souligne Buffalo Bill. Ce dernier, soucieux de divertir son public, refuse catégoriquement d’évoquer les massacres ou de montrer l’armée américaine sous un jour défavorable. Cette attitude reflète bien le déni dans lequel la société américaine s’enferme concernant son passé.
Une réflexion sur l’histoire et la mémoire
Cette œuvre nous invite à réfléchir sur la transmission de l’histoire et les silences familiaux. Elle met en lumière les contradictions d’une nation qui se construit sur des récits héroïques tout en occultant les pages les plus sombres de son passé. À travers le destin de May et de ses descendants, c’est toute la complexité des relations entre Blancs et Amérindiens qui nous est révélée.
Citations
Parcelles après parcelles, et de plus en plus vite, toute la région sombre dans les griffes de l’envahisseur blanc, cette insatiable race de conquérant qui affecte le paysage, expulse et vole pour s’installer.
C’était autrefois un monde, libre et bucolique, dans lequel les Indiens ont tranquillement vécu un millénaire.
Les blancs qui gouvernent notre monde insistent pour façonner les autres à leur image, malheur aux races qui ne le ressemblent pas : elles seront mépriser, déportés, condamné à mourir ou à vivre dans la misère.
Les blancs qui gouvernent notre monde insistent pour façonner les autres à leur image, malheur aux races qui ne le ressemblent pas : elles seront mépriser, déportés, condamné à mourir ou à vivre dans la misère.
Je nous sens indissociables de la nature qui nous entoure, de même que l’herbe n’existerait pas sans la terre et l’eau du ciel, et qu’un arbre ne pousserait sans racines.
En arrivant en territoire indien, je comprends pourquoi l’État a confiné les tribus ici : quel paysage sec, plat et désertique ! On n’aurait pu trouver un milieu plus isolé, plus hostile, pour les éloigner de l’implacable avancée de la destinée manifeste. Les Blancs se sont approprié les meilleures terres et n’ont laissé que des miettes aux indigènes.
Amérindiens je me souviens, au pays des canyons, leurs réserves du sud-ouest amer ricain, des paysages de rêve, une nature préservée, un artisanat merveilleux, ô des espoirs !