Coeur à vendre – George J. Ghislain

Résumé

Dans le quartier des docks de St Katharine, en 1830, l’hiver est rude et Billy ferait n’importe quoi pour trouver du travail. Il doit s’occuper de son grand-père invalide et ne peut donc pas s’éloigner trop longtemps.

Avec fébrilité, il propose ses talents de marchandage à une femme que tout le monde appelle Madame. Surprise par ses compétences, elle lui propose une place chez elle.

Madame tient un club pour gentlemen pas comme les autres. Billy comprend vite que ce qui se passe derrière les alcôves à une certaine heure doit rester secret. Il est aussi confronté à lui-même et s’interroge sur son avenir.

Mon avis

Voici le deuxième roman de G. Ghislain que je lis. Cette fois, il s’agit d’une romance se déroulant dans le Londres du XIXe siècle. L’écriture est fluide et directe, ce qui m’a permis de m’immerger facilement dans l’histoire et de m’attacher au personnage.

Au début, le fait que Billy ait 19 ans et soit encore considéré comme un gamin m’a un peu perturbée. Par moments, j’avais l’impression d’avoir affaire à un jeune de moins de 15 ans. Il semble assez naïf pour son âge, ce qui est surprenant pour quelqu’un vivant dans les bas-fonds londoniens, et cela montre qu’il a été bien protégé par son grand-père. D’ailleurs, la relation entre eux est tendre ; ils feront tout pour s’entraider. Leur caractère avenant facilitera également une acceptation à plus long terme de la part de Madame et du personnel.

Dans le contexte social de l’époque, ce type de club n’est pas rarissime, bien qu’illégal. Cependant, les relations entre hommes sont rares et doivent impérativement rester secrètes. La question qui se pose ici est celle de l’acceptation de cette condition. Billy comprend enfin pourquoi il s’est toujours senti différent des autres, et ce n’est pas parce qu’il est en retard dans son développement, mais simplement parce que son corps ressent les choses différemment de ce que la norme sociale permet.

Dans cette maison protégée, il apprend à connaître son corps. Mais comment concilier cette nouvelle découverte sans nier ses sentiments ? Comment briser les barrières sociales quand la relation concerne une personne de la classe ouvrière, voire encore plus basse, et un aristocrate ?

Le sujet abordé diffère grandement de celui des romances que je lis habituellement. En effet, les relations entre hommes et femmes sont bien définies, et même s’ils leur arrivent parfois de s’écarter des normes, ils finissent toujours par revenir dans le droit chemin. Ici, l’auteur utilise moins de fioritures pour décrire les lieux ou les personnages et ces derniers ne rentrent pas dans le cadre de la bonne société. C’est ce qui fait aussi le charme de l’histoire.

J’ai mieux apprécié l’écriture par rapport à celle du « Courroux du bottier« . Il y a beaucoup moins de répétitions pour décrire les scènes ou les pensées et les sentiments de Billy. Concernant l’édition, j’ai bien aimé la couverture et la mise en page aérée de cette édition publiée par Jung Publishing.