Pour aller de Calais à Douvres en ferry en tant que piéton, quelle aventure !
De Calais à Douvres
Tout à d’abord, il n’y a qu’une compagnie de navigation qui prend des passagers piétons : le P&O ferries.
Ensuite, il n’y a qu’un trajet aller/retour par jour.
Enfin, il faut pouvoir arriver jusqu’au port à l’heure.
Le départ du bateau se fait à 9h50. Cependant, il faut s’enregistrer au minimum 90 mn avant le départ. Ce qui n’est pas si simple.
La Baladine, une navette pour le port
La ville de Calais offre une navette gratuite, appelée la Baladine. Toutefois, les circuits ne commencent qu’à 8h et la première arrive quand tout va bien à 8h18 soit peu de temps avant la fermeture de l’enregistrement. Je n’en ai pas dormi la veille, peur de rater la navette ou d’arriver très en retard.
Pour assurer une arrivée presqu’à l’heure, j’ai décidé de venir la veille (voir l’article sur Calais) et de loger près de la gare. L’hôtel proposait aussi la possibilité de garer la voiture dans leur garage pour les 3 prochaines nuits, ce qui me rassurait sur sa sécurité.
Nous voilà donc un samedi matin, sous un ciel matinal très bleu, le soleil un peu caché par les bâtiments à attendre la navette. Il fait très froid, le nez et la gorge n’aiment pas trop. Je trépigne et lorgne l’heure sur mon téléphone. La navette est petite et à cette heure, elle nous embarque sans attendre et nous conduit dans les méandres de la ville et du port. De la fenêtre, nous voyons les voitures et les camions qui se dirigent aussi vers le port.
Le port et la douane
Le bâtiment de l’enregistrement est un gros bloc rectangulaire. Un avion (celui de Blériot ? Une reproduction ?) prend la moitié de la surface. La dame à l’accueil nous rassure sur le temps. Nous ne sommes pas les dernières. Tickets en main, il n’y a plus qu’à attendre une hôtesse pour nous guider jusqu’au bus qui va ensuite nous conduire d’abord à la douane puis au quai.
La douane est calme, nous sommes une petite vingtaine à rejoindre ainsi l’Angleterre. C’est l’occasion de faire ses premières armes dans la langue de Shakespeare. Je suis rassurée, mes heures au bureau à parler anglais sont effectives dans la vraie vie. A nouveau le bus pour attendre que les voitures et camions venant d’Angleterre quittent le navire et nous laissent la place.
Embarquement sur le ferry
Nous sommes les premiers sur la bateau. Comme nous n’avons pas eu le temps de prendre un petit déjeuner à l’hôtel, nous nous précipitons à l’étage du restaurant. Les employés rechargent seulement les étals mais il y a suffisamment pour faire un stock. Nous déjeunons en attendant le départ. Le ciel s’est couvert, cependant cela ne nous empêche pas de sortir pour voir les dernières cotes françaises. Malgré une grosse bourrasque à l’ouverture de la porte, il ne fait pas si froid sur le pont. Puis nous allons dans l’espace familial où une grande baie vitrée permet de voir la Manche sur tout l’horizon. Petit à petit, les falaises de Douvres se dévoilent, le château sur les hauteurs et enfin le port.
Arrivée à Douvres
Un bus nous prend à nouveau en charge jusqu’au bâtiment administratif. Une anglaise avec sa petite fille nous aide à trouver le chemin de la gare. Un peu plus de 2km à pied à tirer la valise. C’est long. Mais nous voilà devant la toute petite gare de Douvres. Après quelques minutes d’attente, nous voici dans le train de la SouthernEast vers Canterbury.








De Douvres à Calais
Le retour fut moins aventureux. L’habitude du train nous fait arriver avec une heure d’avance. Nous avons le temps de faire nos emplettes de biscuits et autres sucreries anglaises avant de rejoindre le port. Et comme nous connaissons le chemin, celui-ci est plus rapide.
Nous nous sommes fait accostés par un irlandais (je pensais d’abord qu’il était écossais). Il nous a assuré qu’il parlait très mal anglais, qu’il se débrouillait en espagnol mais qu’il ne connaissait absolument pas le français. Il n’était pas facile à comprendre. Il avait avec lui un surf et nous avons compris qu’il allait jusqu’au Pays Basque. Il nous a demandé si nous allions sur Lille et si nous pouvions faire un crochet pour le déposer. J’hésite car avec ses bagages et les nôtres, je ne suis pas sûre que tout rentrera dans la voiture.
La douane
De toute façon avant cela, nous devons nous enregistrer et rejoindre le bateau. De même qu’à Calais, il n’y a personne au bureau d’enregistrement. Cela se fait en 5 mn. Le bus nous prend en charge d’abord jusqu’à la douane française (moins bien organisée, avec une seule personne pour vérifier nos passeports au lieu de 3 samedi pour la douane anglaise) puis jusqu’au port. Nous attendons que le ferry arrive, se vide de ses passagers et voitures. Nous sommes à nouveau les premiers sur le pont. Nous nous installons sur un fauteuil et nous n’en bougeons presque plus.
La nuit tombe. Il est facile de voir toute la cote française avec ses lumières qui nous accompagnent. Hélas, nous ne voyons pas l’arrivée car ils ferment les rideaux. Dommage !
Du port de Calais à la voiture
C’est maintenant que l’aventure commence. Car la navette de bus du samedi matin termine son tour à 19h. Notre bateau arrive à 19h45 plus la descente, le trajet du port au bâtiment administratif. Bref, nous sommes une vingtaine à se demander comment rejoindre la ville. Pour certains la gare, pour d’autres comme moi, la voiture. Je joins une compagnie de taxi qui m’assure que plusieurs véhicules arrivent. Je prend le premier qui arrive. Peut-être est-ce celui réserver par d’autres, mais dans les mouvements, c’est au plus rapide. L’irlandais veut venir avec nous mais le taxi refuse d’abattre ses sièges pour mettre son surf. Du coup, c’est deux autres personnes qui viennent avec nous.
Donc un conseil, prévoyez de contacter ou de réserver un taxi avant de partir. Ou au moins d’avoir un numéro sous la main.
Récupérer la voiture à l’hôtel fut rapide. Nous décidons de revenir sur le port pour s’assurer que l’irlandais a pu prendre un moyen de locomotion. Hélas non, nous le croisons au début de parcours. Nous le prenons alors en charge direction la gare de Lille où il prendra un flexibus pour Paris.
Ce retour fut tout aussi long que l’allée. Je comprends qu’on privilégie maintenant le train. Cependant, c’est une belle expérience cette ballade en bateau. Je ne sais pas si je le referais mais sûre, je pense que je retournerais en Angleterre (le prochain voyage prévu sur l’île est Edimbourg).
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