Edward, métamorphosé, découvre son histoire sur scène. Une quête de vérité et de rédemption émouvante.
Résumé
Edward Lemuel cherche à prendre un nouveau départ. Après une opération de chirurgie réparatrice du visage, il change de vie et d’identité. Par hasard, il découvre que son ancienne voisine, scénariste de son métier, monte une pièce de théâtre sur son histoire. Sans révéler son identité, il devient l’acteur principal jouant son propre rôle jusqu’au jour où Oswald, un homme atteint lui aussi d’une neurofibromatose mais qui accepte son apparence, lui vole le premier rôle.
Mon avis
Je suis contente d’avoir réussi a voir ce film en Belgique, en décembre à Liège.
La prestation de Stan est en effet magnifique. Il arrive a faire passer ses émotions tout au long du film que ce soit dans sa posture ou son visage.
Le film est un peu gore surtout dans la scène où la peau de son visage se détache.
Edward est un gars qui a toujours été mal dans sa peau. Il a du mal avec sa vie sociale, il est un peu renfermé, il se cache du regard des autres et essaye de se faire discret pour éviter les moqueries. Cependant on voit que pour certains sa difformité passe au delà.
Sa nouvelle voisine est curieuse de lui. Ils entament une relation de camaraderie qui, pour lui, devient amoureuse. Cependant le voit-elle lui, Edward, ou une opportunité pour écrire son premier texte théâtrale ?
Quand il a l’opportunité de tenter une expérience médicale, son état physique se dégradant de plus en plus, il se lance. Sans trop savoir ou comprendre le résultat. Le suivi médical est un plue flou dans le film. Les scientifiques sont plutôt intéressés par le résultat physique que la psychologie du patient.
Edward profite donc de changer d’identité. Il devient un autre homme sous un autre nom et on le retrouve, je suppose quelques mois voir plusieurs années plus tard, dans un autre appartement, avec un travail d’agent immobilier à succès. Au point où il attire la jalousie de ses collègues.
Il découvre par hasard les auditions que fait passer son ancienne voisine sur sa propre histoire en tout cas ce qu’elle en connaît. Il propose de jouer le rôle en utilisant le masque que les scientifiques ont fait de son visage. Et même avec cela, Ingrid ne semble avoir aucun soupçon.
Puis un jour Oswald arrive et chamboule tout. Oswald est le contraire d’Edward. Il est opportuniste, social, touche à tout. Il change le scénario, montre à Edward comment il vit sa maladie et passe au delà, lui vole sa relation avec Ingrid. Son enjouement fait qu’on oublie son visage.
Edward commence à le suivre, sa haine le démange au point où il commet un acte irréparable qui le conduit en prison.
Le film se termine à sa sortie où il retrouve par hasard le couple Oswald/Ingrid. Ceux ci discutent de leur avenir sans vraiment s’intéresser à lui.
J’ai quitté la salle mitigée. Je n’arrivais pas vraiment à analyser le message du réalisateur à la fin. La manière de filmer est sur des plans assez rapprochés. Cela donne une certaine cadence. Je ne me suis pas ennuyée. Un peu long au début, mais à partir du changement de visage, le rythme est plus dynamique. Il est difficile de situer dans le temps les différentes scènes.
Edward est un personnage mal dans sa peau avec ou sans sa difformité. Il a voulu changer en disparaissant en tant que Edward mais il se rend compte que cela lui a enlevé une opportunité de se faire reconnaître et quelqu’un lui a vole son identité. Il n’a jamais su expliquer qui il était sauf on suppose à la fin au moment du drame.
Ingrid est une opportuniste. Peut-être qu’elle le prend en pitié, peut-être ressent-elle quand même une amitié pour lui mais elle utilise son histoire sans son consentement vu qu’elle le croit mort. Il n’y a jamais eu de reconnaissance même lorsque sur scène il reproduisait à la perfection des séquences et des dialogues qu’ils avaient vécu ensemble.
Oswald est dynamique. S’il n’y avait pas eu ce conflit du côté d’Edward sur sa place auprès d’Ingrid et dans la pièce (il s’est fait refoulé d’un premier rôle à un rôle subalterne), il aurait pu apprendre à l’apprécier. Dommage qu’ils ne se soient pas rencontrés avant l’expérience scientifique.
Pour le jeu de Sebastian Stan, je conseille d’aller le voir (je ne suis pas objective).
Citations de Sebastian Stan
« Quoi que vous fassiez, vous devez trouver en vous-même une part de ce que vous jouez. C’est cette confrontation qui, je pense, peut être difficile et effrayante. Nous avons tous des choses qui nous sont arrivées et qui nous hantent encore, ou qui influencent la manière dont nous nous regardons les uns les autres et nous-mêmes, [ou qui déterminent] quel type de partenaires nous voulons, etc. Il y a aussi cette idée de l’imagination qui dit : « Regarde ce qu’ils ont. Je me demande si leur vie est meilleure ou autre. Si j’avais ceci, alors peut-être que cela irait mieux. » Il y a une forme de projection dans le futur qui est devenue presque une maladie aujourd’hui. C’est ce qu’est la médias sociaux. C’est un fantasme totalement égocentrique. Vous regardez des choses que les gens choisissent de vous montrer de leur vie. Cela ne signifie rien. Je pense qu’il y a très peu de personnes courageuses qui ne sont pas comme ça et qui se mettent en avant. Je les féliciterais. Mais en ce qui concerne le jeu d’acteur, je pense que c’est un mariage des deux [expérience vécue et imagination]. »)
Golden Globes 2025
Sebastian Stan a gagné le Golden Globes pour le meilleur acteur dans une comédie dramatique.
“Our ignorance and discomfort around disability and disfigurement has to end now. We have to normalize it and continue to expose ourselves [and our children] to it. Encourage acceptance. One way we can do that is by continuing to champion stories that are inclusive.” (Notre ignorance et notre inconfort autour de l’invalidité et de la défiguration doivent se terminer maintenant. Nous devons le normaliser et continuer à nous exposer [et nos enfants]. Encouragez l’acceptation. Une façon de le faire est de continuer à défendre des histoires inclusives.)1
Articles complémentaires
https://screenrant.com/a-different-man-ending-explained/
Critique : A Different Man – Zickma